Il est des rêves fous qui deviennent des projets…et puis qui resteront à jamais des rêves…
C’est mon histoire, un douloureux souvenir.
En 2018, je suis candidate à la 26e édition du concours « Un des Meilleurs Ouvriers de France ».
Des épreuves qualificatives ont eu lieu en mars à l’institut Supérieur Européen de l’Enluminure et de Manuscrit à Angers (ISEEM). Deux jours émotionnellement chargés en tellement de sentiments : de l’excitation, de la fébrilité, de la frustration… mais quand même, la fierté de faire partie de l’aventure.
Et puis un jour, je reçois un courrier du COET, le comité d’organisation du prestigieux concours : je suis finaliste !
La suite, c’est la découverte du sujet du chef d’oeuvre imposé, il portera sur le manuscrit Horae ad usum Parsiensem – Grandes Heures de Jean de Berry-, folio 61r°, dont il faudra faire un fac-similé.
D’abord surprise et déstabilisée par un tel format (29,5cmx39cm), je me rassure un peu en observant dans le détail chaque élément ; j’ai l’impression que c’est à ma portée, mais la tâche sera longue.
Comme c’est la règle, je me lance à corps perdu dans le travail. Je soigne chaque étape et je trouve mon travail techniquement parfait, harmonieux et régulier. Je me surprends à y croire… jusqu’à l’étape de la pose de l’or. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi ma feuille d’or n’avait pas adhéré à mon assiette à dorer. Et malheureusement, je n’ai pas réussi à remédier au problème. Je me dis que ça ne peut être que la faute de la météo, ça console un peu !
A près de 400 heures de travail, le travail s’est arrêté là, définitivement.